Sélectionner une page

C’est au hasard de mes pérégrinations que la vie, ses ombres et lumières révèlent leurs beautés au gré des saisons et des lieux.
Le chant, qui fut mon art dans une  vie « plus antérieure », fait apparaître les énergies d’un être et comment il aborde vibratoirement son existence .
L’objectif de l’appareil, quant à lui, potentialise les recoins de chaque image qui tout à coup stoppe mes pas.
Sans ce compagnon voyeur, peut-être passerais-je mon chemin, moins sensible à ces univers citadins ou naturels si bouleversants.

Chapitre 1 Dialogue avec Paris

Bonjour Yaël
Je t’ai observée alors que tes pas te menaient jusqu’à mon intimité. Ta tendresse pour mes contours, ce qui m’anime et ce que j’anime, m’a touchée.
Je t’autorise mes palais, mes places… mes recoins, mes luminaires et mes verdures. Tu verras d’ailleurs que certains de mes végétaux rivalisent d’âge et de beauté avec leurs camarades monumentaux… Mais tous se respectent même si l’humain n’y prend garde. Tous cherchent à concourir à la beauté de mes atours.
Les « vacances » imposées par le COVID ont été dans un premier temps une bénédiction. Puis est venu le temps des regrets. Quelle pitié de ne pouvoir étreindre ni être étreinte. Aucun regard sur mes appâts. Quelques malheureux profitant de l’oxygène que j’épurais bien malgré moi. D’autres totalement éberlués par le vide environnant. Je ne suis pas faite pour vivre esseulée.
J’ai aimé prendre la pause devant ton intérêt accru par ce moment d’exception. Tu ne m’as pas dédaignée dans ces moments de tristesse désolée. Ta joie à m’interpeler laissera, je l’espère, traces dans ce monde souvent oublieux de ce qui a fait mon renom: l’histoire qui, du plus pauvre au plus riche, a fait de moi cette Capitale éternelle .
PARIS

Cher Paris,
Que répondre à ces mots ? Respect et amour. J’aime en effet la lumière se posant ou traversant ton être si riche de surprises. Un coin de rue, un réverbère, un passage, un jardin, tout ton royaume fournit à l’œil, en quête de beauté ou d’étrangeté, de quoi repaître ses appétits visuels.
Je te remercie pour tous ces moments que nous passons ensemble; ta générosité n’a d’égale que ta beauté. Quelles que soient les couleurs que le ciel arbore, quels que soient les aspects changeants de la saison ou de la Seine… tout en ton sein évoque le plaisir des sens.
C’est pourquoi je te remercie de me laisser cette liberté de t‘enlacer par le biais de mes clins d’œil photographiques.
YAËL

Noir & blanc: Paris puristes